Le circuit d’Albi

60 ans d’histoire

Albi et la course automobile se conjuguent ensemble depuis longtemps. Tout commence avec le circuit des Planques dans les années 1930 et plus de 40 000 spectateurs en moyenne en bord de piste se pressant pour applaudir les champions comme Pierre Veyron, Maurice Trintignant ou Juan Manuel Fangio.

L’histoire est lancée.

Infrastructures

KM de piste

stands

Numérotés de 1 à 44
+ 2 box pompier

m2

Paddock : aire plane de 300m X 40m

Mètres

Piste d’aviation

hectares

Superficie totale

loges

Salles de réunion ou réception

Piste
de kart

Internet par
fibre optique

Zone évolution
4X4

1929 – 1932 : Les origines du circuit des Planques

Dès 1929, le Comité de l’Automobile Moto Camping Club Albigeois (AMCCA) organise le « circuit du Tarn », rallye-promenade d’endurance. Fort de cette réussite, il crée la course de côte de Mascrabière, à proximité d’Albi, qui attire de nombreux spectateurs en 1930, 1931 et 1932. Plein d’ambition, l’AMCCA décide de se mettre en quête d’un circuit alliant lignes droites et virages spectaculaires et où se retrouverait un nombreux public.

Ce sera le circuit des Planques.

1933 – 1939 : Un succès immédiat

Sous l’impulsion de M. Devoisins (maire d’Albi) et du Saint-Juérien François Flad (président du circuit des Planques), le premier Grand Prix est organisé le 27 août 1933. Le départ est donné au hameau des Planques, à la jonction de la route de Saint-Juéry et celle de Millau. Les concurrents se lancent alors vers Saint-Juéry jusqu’à la place Coste. Après un virage serré, ils empruntent la ligne droite de Montplaisir pour rejoindre la route de Millau et revenir aux Planques. Le parcours mesure 9,226 km.

En 1934, les organisateurs suppriment le virage en épingle, jugé trop dangereux, en traçant une bretelle. Des tribunes sont construites le long de cette nouvelle route par les membres de l’AMCCA, une passerelle en 1935, ainsi qu’un poste de chronométrage en 1936. Compte-tenu de tous ces aménagements et de la compétence des organisateurs, le Grand Prix d’Albi – Saint-Juéry est inscrit au calendrier international auto et moto. Le succès dépasse toutes les espérances (40 000 spectateurs).

Plan du circuit des Planques 1933

Plan du circuit des Planques

Durant cette période d’avant-guerre (1933-1939), les plus grands pilotes du moment viennent rivaliser. Mais cette belle aventure est interrompue par la seconde guerre mondiale.

Les spectateurs arrivent au circuit des Planques – 1936

1946 – 1952 : Un circuit à portée internationale

Dès 1946, le circuit renaît. Les membres de l’AMCCA remplacent les anciennes tribunes en bois par des tribunes en béton, creusent un passage souterrain et remplacent le premier poste de chronométrage en bois par un bâtiment en maçonnerie, seul vestige encore en place.

Construction des tribunes – 1946

Groupe de travailleurs bénévoles pour la construction des tribunes – 1946

Juan Manuel Fangio et son mécanicien – Grand Prix d’Albi 1949

Le public accourt pour assister au spectacle des formules 1, hors championnat. Le premier vainqueur du Grand Prix Auto d’Albi d’après-guerre est Tazio Novulari. En 1947, pour la première fois, les side-cars sont en piste ; ils attirent 80 000 spectateurs.
En 1949, l’argentin Juan Manuel Fangio, vainqueur du Grand Prix, se voit attribuer le premier vase de Sèvres, offert par le président de la République Vincent Auriol. L’arrivée du 12e Grand Prix, le 16 juillet 1950, restera dans toutes les mémoires. Prenant tous les risques dans le dernier tour, Raymond Sommer coiffe sur la ligne d’arrivée le « roi » en personne, Juan-Manuel Fangio, en se permettant un magistral tête à queue.

En 1951, le championnat du monde moto est fixé au 15 juillet. La veille, lors des essais, le pilote italien, champion du monde, Dario Ambrosini perd la vie sur le circuit. Le lendemain, Alfredo Milani remporte la catégorie 500 et bat le record du tour sur sa moto Gilera 500cc, à 162 km/h de moyenne. Pareillement, sur side-car, Ercole Frigerio s’empare du record du tour sur sa Gilera, à 134 km/h de moyenne.

Le Grand Prix autos qui a lieu le 5 août est remporté par Maurice Trintignant sur Simca-Gordini. En hommage à Raymond Sommer qui a trouvé la mort en septembre à Cadours, le circuit des Planques s’appelle désormais Circuit Raymond Sommer.

1954-1960 : La Genèse du circuit d’Albi-Le Séquestre

Monomill sur le pont neuf – 1954
Grand Prix d’Albi – 1960

1954 marque un tournant pour l’Automobile Moto Camping Club Albigeois (AMCCA) qui doit faire face à un important déficit. Armand Brouzes, son président, propose alors d’organiser une course de Monomill (petite monoplace de 55ch et 850cc) sur une piste réduite à 2,991 km, ce qui crée des dissensions au sein du club.

En 1955, le tragique accident de Pierre Levegh aux 24h du Mans causant la disparition du pilote et de plus de 80 spectateurs – entraîne l’interdiction des courses cette année-là et donne lieu à de nouvelles règles de sécurité, que l’AMCCA n’est pas en mesure d’observer. Elle suspend donc l’organisation de ses épreuves.

À la reprise en 1960, le circuit est interdit aux véhicules dépassant les 250km/h excluant donc les Formule 1 et les Formule 2. Le 12 juin 1960, le 19e Grand Prix d’Albi est le dernier couru sur le circuit Raymond Sommer, les homologations étant de plus en plus difficiles à obtenir.

1960 – 1962 : La renaissance autour de l’aérodrome

Entre le public Albigeois et leurs circuits d’Albi, l’histoire d’amour et la passion ne s’estompent jamais. C’est pourquoi en 1960, Roger Clar (président de l’Association sportive automobile d’Albi) émet l’idée de créer un circuit permanent autour de l’aérodrome, propriété de la Ville d’Albi. L’aérodrome est toujours actif, contrairement à de nombreux circuits du même genre qui ont été construits autour d’aérodromes désenclavés (Silverstone ou Sebring par exemple).

Armand Brouzes (président de l’AMCCA) séduit par cette idée, engage les demandes administratives et fédérales. Le conseil municipal d’Albi et la préfecture du Tarn valident ce projet. Les travaux sont réalisés dans la foulée et financés à parts égales par la Ville d’Albi, l’AMCCA et le Conseil général, complétés par une participation financière des compagnies pétrolières.

Les travaux débutent en 1961 et durent deux ans (1961/1962). Deux années durant lesquelles de jeunes et nouveaux bénévoles passionnés prennent la suite de leurs aînés pour bâtir le nouveau circuit d’Albi.

Les deux premières épreuves organisées en 1962 sur le nouveau circuit d’Albi sont :

  • Le 20e Grand Prix d’Albi (7 septembre 1962) Formule Junior – Victoire de Peter Arundell sur Lotus Ford ;
  • Le 11e Tour de France Auto (18 septembre 1962) Étapes Tours/Toulouse – Spéciale sur le circuit d’Albi remportée par l’équipage André Simon et Maurice Dupeyron sur Ferrari 250 GT Berlinetta SWB.

Aérodrôme vu du ciel

Septembre 1962 : Inauguration et nouveau départ

Après deux années d’études et de travaux, le circuit d’Albi est inauguré le 7 septembre 1962 par le Préfet du Tarn Pierre Malvy, accompagné de Laurent Mathieu (maire d’Albi), Armand Brouzes (président de l’AMCCA), Roger Clar (AMCCA et créateur du circuit d’Albi) et Maurice Pezous (AMCCA).

Le 20e Grand Prix automobile d’Albi (les 8 et 9 septembre 1962) est lancé.

Deux plateaux ouvrent le palmarès automobile du nouveau circuit d’Albi :

  • 8 septembre 1962 – Catégorie Grand Tourisme – Course Hors-Championnat
  • 9 septembre 1962 – Formule Junior 1100 cm³

Plan du circuit d’Albi

11e Tour de France automobile – 18 septembre 1962 – Ferrari 250 GTO #156 Schlesser/Oreiller
Le programme du 20e Grand Prix Automobile d’Albi est complété par la tenue du 17e Grand Prix Motocycliste d’Albi. La création de ce nouveau circuit d’Albi permet ainsi de relancer les courses motos dont la dernière épreuve a été disputée en 1955 sur le circuit Raymond Sommer. Trois catégories de motos disputent leurs premières courses sur cette toute nouvelle piste : catégorie 50cc, 175cc et 250cc.

Cette année-là, le circuit est aussi intégré au 11e Tour de France Automobile. La deuxième étape reliant Tours à Toulouse du mardi 18 septembre comprend trois épreuves chronométrées dont une d’endurance d’une heure sur le circuit d’Albi. La compétition est remportée par l’équipage André Simon et Maurice Dupeyron sur Ferrari 250 GT Berlinetta SWB #152 qui gagne également ce 11e Tour de France automobile.

Un circuit d’avenir et d’apprentissage

Le circuit d’Albi a toujours été un circuit d’avenir : avenir des pilotes qui y ont brillé et avenir dans le développement de la sécurité routière et dans le développement de technologies innovantes.

Joseph Comiti (secrétaire d’État à la Jeunesse et aux sports du 10 juillet 1969 au 28 mars 1973) déclara déjà à l’occasion du 27e Grand Prix d’Albi (le 14 septembre 1969) : « l’apprentissage de la conduite sportive développe de bons conducteurs ».

Dans les années qui suivent, d’illustres figures du sport automobile mondial y brillent notamment en Formule 2 : Jack Brabham, Jackie Stewart, Henri Pescarolo, Graham Hill, Emerson Fittipaldi, Jim Clark, Ronnie Peterson, Jochen Rindt, Jo Schlesser, Jean-Pierre Beltoise, Jean-Pierre Jarier, François Cevert, Jacky Ichx, Jo Siffert (…).

La Formule 3 y est aussi représentée avec Jean-Pierre Jaussaud, François Cevert, Patrick Depailler, Henri Grandsire, Piers Courage, Jean-Pierre Jarier, Alain Prost, Didier Pironi, André Arnoux, Jean Alesi (…).

11e Tour de France automobile – 18 septembre 1962 – (de gauche à droite) Ferrari250 GTO #150 Darville/Langrois – Ferrari 250 GT Berlinetta SWB #154 Bourely/Bourely – Ferrari 250 GT Berlinetta SWB #152 Simon/Dupeyron

Vers les nouvelles mobilités décarbonées

Dans un contexte favorable au développement de nouvelles énergies renouvelables, la Ville d’Albi travaille activement à l’évolution et à l’avenir de son circuit.

La première édition de l’Albi Éco Race en 2016 marque un tournant pour l’avenir du circuit. Dans un souci de respect de l’environnement, le circuit d’Albi souhaite se tourner vers les mobilités décarbonées.

En 2021, des essais de poids lourds hydrogènes ont été organisés dans le cadre du projet Corridor H2 – Occitanie lors de la première réunion du Conseil national de l’hydrogène.

Avec l’implantation du centre européen Albility, la Ville place l’innovation au service des nouvelles mobilités et proposera dès 2025 des installations dédiées à l’accueil de formations et d’essais de véhicules roulants et volants zéro émissions.